Les différents types d’injection pratiqués par l’infirmière

Publié le 12/05/2021

Parmi les nombreux soins réalisés par une infirmière : les injections. Une injection est une méthode permettant d’administrer un produit et/ou un médicament sous forme liquide ou gazeuse dans le corps. Il existe différents types d'injections. Nous allons les présenter dans cet article.

 

L’injection intradermique

 

L’injection intradermique (ID) est surtout utilisée pour établir un diagnostic et donc, étudier la réceptivité des personnes aux produits. Les tests aux allergènes, les intradermoréactions (dépistage de certaines maladies comme la tuberculose), ou encore les vaccins se font par injection intradermique.

 

Sous forme liquide, le produit est introduit en faible quantité sur l’intérieur de l’avant-bras dans le derme. Les matériels utilisés pour ce type d’injection sont une seringue à tuberculine, une aiguille hypodermique n°26 G, brun (0,45 mm de diamètre et entre 10 et 16 mm de longueur).

 

L’injection sous-cutanée

 

L’injection sous-cutanée (SC) est l’introduction d’un médicament dans la couche sous-cutanée de la peau, soit dans l’hypoderme. Le médicament entre dans notre corps via la cuisse, le bras ou encore la région ombilicale.

 

Les quantités étant faibles, il est possible de s’administrer soi-même cette injection. Ce sont souvent des produits antidouleurs, des anticoagulants, de l’insuline ou encore des vaccins. Pour effectuer cette injection, il convient de se munir d’une aiguille hypodermique n° 25 G, orange (0,50 mm de diamètre et 16 mm de longueur) ainsi qu’une seringue.

 

L’injection intramusculaire

 

L’injection intramusculaire (IM) est l’administration d’un médicament dans les muscles. Différents muscles peuvent recevoir l’injection comme le muscle vaste externe de la cuisse, le fessier antérieur et postérieur et les deltoïdes.

 

Cette méthode est utilisée pour les vaccins, les vitamines ou encore pour administrer des antalgiques ou des produits sédatifs. Elle assure une absorption plus rapide du produit grâce aux tissus graisseux qui sont plus vascularisés. Plus clairement, le système d’irrigation est plus puissant car il contient de nombreux vaisseaux sanguins.

 

Le matériel utilisé dépendra de l’âge et du besoin de la personne. Plusieurs aiguilles hypodermiques sont possibles, la n° 21 G verte (0,80 mm de diamètre et entre 40 et 50 mm de longueur). La n°22 G noire (0,70 mm de diamètre, entre 25 et 30 mm de longueur) ou encore la n° 23 G bleue (0,60 mm de diamètre et entre 25 et 30 mm de longueur). Cette dernière est conseillée pour les enfants. Une seringue est requise.  

 

L’injection intraveineuses

 

L’injection intraveineuse (IV) peut s’administrer de deux façons. Suivant la méthode, le produit va s’écouler plus ou moins rapidement. Dans les deux cas, le produit va directement dans le sang. De plus, cette méthode est consacrée à l’injection de médicaments, aux prélèvements sanguins ou encore à la chimiothérapie.

-        Par perfusion

Nous parlons ici d’injection intraveineuse lente (IVL). Cette injection se fait par voie veineuse périphérique (avant-bras, main) et par voie veineuse centrale (cartilage thyroïde, sous la clavicule, la hanche). Il est indispensable de se munir d’un cathéter.

-        Par seringue et aiguille

Dans ce cas-là, nous sommes sur une injection intraveineuse directe (IVD). Comme les autres injections par aiguille, les matériels nécessaires sont une aiguille n° 20 G jaune (0,90 mm de diamètre et entre 25 à 40 mm de longueur) et une seringue. Il est également possible d’utiliser l’aiguille n° 22 G noire (0,70 mm de diamètre, entre 25 et 30 mm de longueur) et la n° 23 G bleue (0, 60 mm de diamètre et entre 25 et 30 mm de longueur).

 

Quelques conseils pour bien réaliser une injection

 

Il est important de suivre quelques règles pour que l’injection se passe de la meilleure façon possible. Pour cela, trois étapes de préparation sont nécessaires :

 

-        L’avant injection

 

Avant tout, il est important de bien s’informer sur les besoins du patient, ses contre-indications et le matériel à prévoir (seringue, bonne taille d’aiguille, compresse, désinfectant, garrot, préparation des flacons…). Il faut bien lire l’ordonnance pour préparer en amont le produit (médicament, anesthésie, vaccin…).

 

Hormis le fait de bien préparer son matériel, il est important d’adopter certains gestes pour rester dans un environnement le plus stérile possible. Pour se faire, il faut se laver les mains, mettre du gel hydro-alcoolique puis des gants. Il est primordial d’utiliser uniquement des outils stériles, à usage unique pour protéger le patient des infections. Enfin, faire l’injection dans un endroit calme, désinfecté, sans parasites ou autres éléments qui peuvent augmenter le risque de contamination.

 

Une fois que tout cela est réalisé, il faut mettre le patient dans de bonnes conditions. L’installer confortablement sur une chaise ou dans un lit. Il est important de parler avec le patient et de le rassurer si besoin. Une fois que toutes les conditions sont réunies, il est temps de passer à l’injection.

 

-        Pendant l’injection

 

Continuer à parler avec le patient peut s’avérer utile si celui-ci est anxieux. Puis, vient le moment de piquer. Suivant le type d’injection il convient de mettre l’aiguille soit à 45 degrés soit à 90 degrés pour que l’injection soit la moins douloureuse possible. Puis, retirer l’aiguille rapidement tout en pressant avec une compresse le point pour favoriser l’irrigation du sang.

 

-        Après l’injection

 

Une fois que l’injection est terminée, il faut surveiller les réactions du patient. Suivant le type d’injection, les effets seront plus ou moins longs. Il est donc important de questionner le patient sur son état.

 

Puis, il est indispensable de s’occuper des déchets. Il existe trois sortes de déchets :

-        Les déchets « mous » : pansements, compresses, cotons… usagés ou tachés de sang)

-        Les déchets « perforants » : seringues, aiguilles, cathéters, perfuseurs…

-        Les échantillons en tout genre de produits ou autres

Ces trois catégories font partie des « déchets d’activités de soins à risques infectieux » (DASRI). Ils doivent obligatoirement être jetés dans des containers, jaunes aux couvercles verts, appelés « boîte à aiguille » (BAA). Ces boîtes sont disponibles gratuitement dans les pharmacies.

 

Puis, une fois pleines, il faut les ramener dans les pharmacies qui participent à la collecte de ce type de déchets pour qu’ils soient détruits. Il est également possible de trouver des containers spécifiques à ce genre de matériel dans les communes.